Artiste Joseph Wright of Derby
L'alchimiste découvrant le phosphore / The Alchemist Discovering Phosphorus
C'est une peinture de 1771 du Britannique Joseph Wright of Derby.
Elle est conservée au Derby Museum and Art Gallery de Derby.
Le titre complet de la peinture est The Alchymist, in Search of the Philosopher’s Stone, Discovers Phosphorus, and prays for the successful Conclusion
of his operation, as was the custom of the Ancient Chymical Astrologers, c'est-à-dire « L'alchimiste, à la recherche de la pierre philosophale,
découvre le phosphore, et prie pour la réussite de son expérience, comme c'était la coutume des anciens astrologues chimistes ».
Il a été suggéré que « l'alchimiste » désigne l'alchimiste de Hambourg Hennig Brandt qui a découvert le phosphore en 1669.
Cette histoire a été souvent imprimée dans des livres de chimie du vivant de Wright et a été largement diffusée.
La peinture montre l'alchimiste essayant de produire l'insaisissable pierre philosophale, pierre qui pourrait transformer le métal ordinaire en or,
mais, à sa grande surprise, découvrant le phosphore. D'après l'arrière-plan, Wright ne situe pas son personnage au xviie siècle, mais dans une pièce
de style médiéval, munie d'arcs gothiques et de hautes fenêtres pointues, rappelant l'architecture des églises.
La peinture présente encore d'autres connotations religieuses, puisque l'alchimiste se tient à genoux devant une source lumineuse, plaçant ses mains
dans une pose similaire à celle utilisée par le peintre El Greco pour Saint François recevant les stigmates ou Saint Jérôme dans la prière.
Depuis l’exposition de 1771, la toile a provoqué de nombreuses interprétations contradictoires. Son mystère a visiblement perturbé les spectateurs du xviiie siècle, et bien que Wright fût un artiste internationalement reconnu, elle ne se vendit pas la première fois qu'il l'exposa.
Elle voyagea avec Wright en Italie en 1773-1775, revint en Angleterre, fut remaniée en 1795, mais ne se vendit que quatre ans après sa mort, lors de la vente de ses biens aux enchères chez Christie's.
Tableau des éléments périodiques
L'alchimie est une discipline qui peut se définir comme « un ensemble de pratiques et de spéculations en rapport avec la transmutation des métaux ». L'un des objectifs de l'alchimie est le grand œuvre, c'est-à-dire la réalisation de la pierre philosophale permettant la transmutation des métaux, principalement des métaux « vils », comme le plomb, en métaux nobles comme l'argent ou l'or.
Un autre objectif classique de l'alchimie est la recherche de la panacée (médecine universelle) et la prolongation de la vie via un élixir de longue vie. La pratique de l'alchimie et les théories de la matière sur lesquelles elle se fonde, sont parfois accompagnées, notamment à partir de la Renaissance, de spéculations philosophiques, mystiques ou spirituelles.
A l'aube du XXIème siècle, l'alchimie renoue avec la science officielle pour ses affinités avec la physique quantique, l'infiniment petit était déjà perçu avant l'apparition de cette nouvelle science et vient casser les dogmes de la physique et de la chimie traditionnelle.
L'alchimie est ondulatoire et corpusculaire et vient s'opposer aux théories d'Einstein.
Des pensées et des pratiques de type alchimique ont existé en Chine dès le ive siècle av. J.-C. et en Inde dès le vie siècle. L'alchimie occidentale, quant à elle, commence dans l'Égypte gréco-romaine au début de notre ère, puis dans le monde arabo-musulman, d'où elle se transmet au Moyen Âge à l'Occident latin, où elle se développe à la Renaissance et jusqu'au début de l'époque moderne.
Jusqu'à la fin du xviie siècle les mots alchimie et chimie sont synonymes et utilisés indifféremment. Ce n'est qu'au cours du xviiie siècle qu'ils se distinguent et que l'alchimie connaît une phase de déclin, sans toutefois disparaître totalement, alors que la chimie moderne s'impose avec les travaux d'Antoine Lavoisier.
Avec Gérard Dorn (Clavis totius philosophiae chymisticae, 1566), Jacques Gohory (Compendium, 1568), Cesare Della Riviera (Le monde magique des héros, 1603) naît une alchimie spéculative, sans pratique opératoire. Elle se prolonge par certaines œuvres de Giordano Bruno ou de Jean d'Espagnet.
Une correspondance s'établit entre les stades du Grand Œuvre et les étapes d’une transmutation spirituelle.
De grands alchimistes marquent encore cette époque dont le Basile Valentin, le Cosmopolite (Alexandre Seton ? Michel Sendivogius ?), l'Anglais Eyrénée Philalèthe (George Starkey).
1616 : Les noces chymiques de Christian Rosencreutz, de Jean Valentin Andreae. L'alchimie est ici spirituelle, allégorique, et surtout relève de la Rose-Croix. Michael Maier, médecin de l'empereur Rodolphe II du Saint-Empire, donne dans son livre Themis Aurea les règles d'or des médecins alchimistes de l'Ordre de la Rose Croix.
En 1677 paraît à La Rochelle un livre singulier, dû à Jacob Sulat : Le Mutus Liber ou livre sans parole (... et non livre muet) : « toute la philosophie hermétique est représentée en figures hiéroglyphiques », en fait quinze planches, sans texte, qu'Eugène Canseliet éditera et commentera. Le livre semble tenir la rosée pour un élixir.
Le 31 janvier 1712, l'alchimiste Jean Trouin meurt embastillé sans avoir transformé le plomb en or comme il le prétendait.
En 1722, le médecin et naturaliste français Étienne-François Geoffroy, inventeur du concept d'affinité chimique ne croit pas à la transmutation, mais ne pense pas possible de démontrer son impossibilité :
« L'Art [alchimique] n'a jamais fait un grain [d'or] d'aucun des métaux imparfaits [plomb, étain, fer, cuivre, mercure], qui selon les alchimistes sont de l'or que la Nature a manqués. Il n'a seulement jamais fait un caillou. Selon toutes les apparences, la Nature se réserve toutes les productions. Cependant, on ne démontre pas qu'il soit impossible de faire de l'or, mais on ne démontrera pas non plus qu'il soit impossible qu'un homme ne meure pas. »
Sabine Stuart de Chevalier
En 1781, Sabine Stuart de Chevalier, une des rares femmes alchimistes, publie son Discours Philosophique sur les Trois Principes, Animal, Végétal et Minéral, ou la Clef du Sanctuaire Philosophique.
Sabine Stuart de Chevalier - Tome 1/3 Tome 2/3 Tome 3/3Le Comte de Saint-Germain,
célèbre en France entre 1750 et 1760, prétendait être immortel et capable de produire ou de purifier des pierres précieuses.
Au xixe siècle, les quelques alchimistes résiduels sont considérés comme des curiosités, vestiges d'une époque révolue.
Ceux qui pratiquent l'hyperchimie : ( Tiffereau, Lucas, Delobel, Jollivet-Castelot), veulent faire de l'alchimie de façon strictement chimique. (L'or et la transmutation des métaux) fabrique de l'or à Mexico en 1847, et Gustave Itasse, un chimiste, découvre que cet or possède « toutes les propriétés de l'or natif mais diffère de celui-ci par quelques propriétés chimiques n'appartenant pas en propre à un autre métal ».
Certains francs-maçons français, (Jean-Marie Ragon 1781 - 1862, Oswald Wirth 1860-1943), s'inscrivant dans la lignée de certains de leurs prédécesseurs du xviiie siècle (notamment le baron de Tschoudy), lient étroitement l'alchimie mystique et la maçonnerie ésotérique.
Sont également auteurs contemporains, Roger Caro, fondateur de l'Église universelle de la nouvelle alliance, Kamala Jnana et Jean Clairefontaine, qui d'ailleurs ne constituent peut être qu'une seule et même personne. Il faut préciser de Jean de Clairefontaine n'est pas Roger Caro mais son ami et mécène Maurice Auberger. Richard Caron fait état d'un regain d'intérêt notoire à partir du début xxe siècle. « On voit s'intéresser à l'alchimie non seulement des occultistes de tous horizons, mais également des écrivains, une certaine partie de la bourgeoisie qui fréquentait les salons littéraires, et particulièrement le milieu médical qui depuis la fin du siècle précédent a fait soutenir, dans ses facultés, un grand nombre de thèses en médecine ».
Pour Fulcanelli, l'alchimie est « la science hermétique », « une chimie spiritualiste » qui « tente de pénétrer le mystérieux dynamisme qui préside » à la « transformation » des « corps naturels ». L'archimie poursuit à peu près un des buts de l'alchimie (« la transmutation des métaux les uns dans les autres »), mais elle utilise « uniquement des matériaux et des moyens chimiques », elle se cantonne au « règne minéral ». La spagyrie est « l'aïeule réelle de notre chimie ». « Les souffleurs, eux, étaient de purs empiriques, qui essayaient de fabriquer de l'or en combinant ce qu'ils pouvaient connaître de l'alchimie (bien peu de chose !) et des secrets spagyriques ».
En 1953, René Alleau publia aux éditions de Minuit un ouvrage fondamental, Aspects de l'alchimie traditionnelle, avec une préface d'Eugène Canseliet. C'est d'ailleurs Alleau qui, en 1948, prononça une série de conférences sur l'alchimie auxquelles assista André Breton, et qui eurent un profond retentissement sur le chef de file des surréalistes. On doit au même auteur la collection Bibliotheca Hermetica des Editions Denoël.
En 1956 paraît pour la première fois en édition complète chez Denoël Le Message Retrouvé, du peintre Louis Cattiaux dont le témoignage alchimique, comme celui de sa Physique et métaphysique de la peinture, est plus qu'évident. L'ouvrage sera réédité de très nombreuses fois dans sa langue française originale de même qu'en castillan, catalan, allemand, italien, portugais, anglais (en tout, plus de vingt éditions). Il a donné lieu à bien des commentaires alchimiques.
Dans Ces Hommes qui ont fait l'alchimie au xxe siècle, Geneviève Dubois donne la parole à, ou dresse la liste de nombreux alchimistes contemporains : Louis Cattiaux, Emmanuel d'Hooghvorst, José Gifreda, Henri Coton-Alvart, Henri La Croix Haute, Roger Caro, Alphonse Jobert, Pierre Dujols de Valois, Fulcanelli et Eugène Canseliet.
Selon Serge Hutin : « Les alchimistes (…) étaient des 'philosophes' d'un genre particulier qui se disaient dépositaires de la Science par excellence, contenant les principes de toutes les autres, expliquant la nature, l'origine et la raison d'être de tout ce qui existe, relatant l'origine et la destinée de l'univers entier. »
Selon René Alleau : « Il convient surtout de considérer l'alchimie comme une religion expérimentale, concrète, dont la fin était l'illumination de la conscience, la délivrance de l'esprit et du corps (…). Ainsi l'alchimie appartient-elle plutôt à l'histoire des religions qu'à l'histoire des sciences. »
Pierre Aristide Monnier (1824-1899). La Clef de Saint Jean et de Michel de Nostredame est le livre d'un hermétiste, Maître en son sujet, qui dans la pure tradition médiévale et alchimique n'a pas signé son oeuvre de son patronyme. Que son titre n'égare pas le lecteur. Il s'agit tout au long de cet ouvrage, dont les qualités littéraires ne cèdent en rien à la richesse de l'enseignement, d'un traité doctrinal et opératif d'Alchimie qui suit de très près, en mode analogique, le texte des fables grecques et égyptiennes, afin d'en pénétrer le sens décisif pour la plus grande lumière intérieure du lecteur argonaute.
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La langue des oiseaux consiste à donner un sens autre à des mots ou à une phrase, soit par un jeu de sonorités, soit par des jeux de mots (verlan, anagrammes, fragments de mots…), soit enfin par le recours à la symbolique des lettres. Autrement dit, la langue des oiseaux est une langue tenant de la cryptographie, qui se fonde sur trois niveaux :
La correspondance sonore des mots énoncés avec d’autres non dits permet un rapprochement sémantique qui constitue un codage volontaire, soit pour masquer une information, soit pour amplifier le sens du mot premier ;
Les jeux de mots utilisés permettent un codage davantage subtil et ésotérique, les mots se reflètent ad libitum : verlan, anagrammes, fragments de mots, etc. ;
La graphie enfin, fondée sur la symbolique mystique des lettres des mots énoncés, peut renvoyer à un codage iconique renforçant le sens des mots, comme dans les hiéroglyphes.
Les plus anciens documents dont nous disposons aujourd'hui théorisant la langue des oiseaux sont signés Grasset d'Orcet et Fulcanelli, et remontent à la seconde moitié du xixe siècle. Ils attribuent néanmoins à la langue des oiseaux des origines immémoriales : elle aurait longtemps été une langue d’initiés, un système de codage occulte lié à l’alchimie et à la poésie hermétique (de Hermès, dieu patron des phénomènes cachés). Elle acquiert une dimension psychologique au xxe siècle, avec les travaux de Carl Gustav Jung ou de Jacques Lacan, qui y voient un codage inconscient permettant d’amplifier le sens des mots et des idées.
Le Dictionnaire des langues imaginaires recense plusieurs entrées en lien avec la langue des oiseaux : langage des animaux, langue des corbeaux, langage de l'extase (mystique), langage ludique, langage du rossignol, langue secrète... Néanmoins il existe des langues farfelues (comme la langue des corbeaux) sans fondements historiques, sûrement inventions de cas pathologiques. Il faut ainsi différencier les « langues secrètes » des langues farfelues, des langues inventées (la langue des grenouilles, d'Aristophane), des jargons et dialectes et des imitations (« langue des animaux » dont Mircea Eliade dit qu'elle consiste à « imiter leurs cris, surtout les cris d'oiseaux »). Finalement, c'est l'existence d'un code caché qui permet de départager ces registres et de repérer l'originalité de la langue des oiseaux.
Grasset d'Orcet (1828-1900) étudie les traces des systèmes cryptographiques de la Grèce archaïque. Fort de cette expérience il publie des articles sur la Langue des Oiseaux parus dans la Revue Britannique. Ami de Fulcanelli, ayant eu une puissante influence sur l'abbé Henri Boudet (voir ci-après), Grasset d'Orcet va se consacrer à l’étude des « Matériaux Cryptographiques » c’est-à-dire aux règles de décodage des textes en langue des oiseaux. Il se focalise surtout sur l’héraldique, autre science aux origines occultes usant du double langage. Les devises hiéroglyphiques du blason obéissent en effet à des règles permettant leur « lecture » (autre qu’iconique) :
1 la devise se compose de vers de six à huit syllabes, terminées par une syllabe où entre la lettre L,
2 Tout dessin blasonné doit se déchiffrer en commençant par les pieds (de bas en haut).
Après des études secondaires menées jusqu'en classe de seconde au lycée Turgot à Paris où il est un élève très cultivé, brillant dans le domaine littéraire, mais aux résultats moyens dans les autres domaines, Richard Khaitzine décide de ne pas poursuivre d'études supérieures par la voie universitaire. Gilbert Cesbron l'incite dans sa jeunesse à se lancer dans une carrière littéraire, et parallèlement à ses activités professionnelles comme employé de banqueNote, et ensuite au cours de nombreuses années de chômage, Richard Khaitzine se plonge, en autodidacte documenté, dans l’étude des philosophies, des religions, des mythes et du symbolisme sous toutes ses formes, ainsi que dans la petite histoire. Il tente de vulgariser ces domaines dans ses ouvrages, pour les rendre ludiques et accessibles au grand public dont il a toujours le sentiment de faire partie en raison de son origine sociale modeste.
Bien plus sur notre ami Richard ...
Force est de constater que les adeptes contemporains, même s'ils ne sont qu'une poignée, ont disparu des médias afin de respecter la tradition de discrétion.
Les livres au mercure Dauphinois