
Charles Jacques Émile d'Hooghvorst
Charles Jacques Émile d'Hooghvorst, est le fils de Victor Marie Antoine Ghislain Van der
Linden d’Hooghvorst (1878-1942) et de Marthe Marie Charles Ghislaine Descantons de
Montblanc (1887-1978) ; cinquième d’une fratrie de six enfants, Charles est né le 14
janvier 1924 à Bousval dans le Brabant wallon, un peu au sud de Bruxelles ; puis il
s’installa près de Barcelone en Espagne, suite à son mariage le 21 juin 1955, dans la
région d’où était originaire son épouse Margarita Creus Riera (1920-2003), il y demeura
jusqu’au terme de sa vie, à 80 ans passés, le 8 avril 2004.

Charles d’Hooghvorst à l’instar de son frère ainé Emmanuel, âgé de dix années de plus que lui,
fut passionné par tout ce qui était lié à la spiritualité et aux diverses traditions et écrivit de nombreux
essais à ce propos.
Il est principalement connu pour avoir, en 1956, préfacé et publié, avec son frère Emmanuel,
la première version complète (en 40 chapitres) de l’ouvrage Le Message Retrouvé de
Louis Cattiaux ; il préfaça
en 2002 la Concordance mytho-physico-cabalo-hermétique, ouvrage de Jean-François Xavier Fabre du Bosquet ;
il est l'auteur du Livre d’Adam, une compilation d’articles mettant en évidence les liens entre les traditions
hébraïque, chrétienne et islamique, les trois grandes religions monothéistes ; dans cet ouvrage, il encourage
le lecteur à en déceler le fondement unique ; il affirme : « Ce savoir sensible procède de la parole perdue par
Adam lors de sa chute originelle.
Tel est bien le Livre qu'Adam ne peut plus lire. Par le fait de son incarnation en ce bas monde, l'homme possède
encore cette racine du savoir, bien que muette et dans un état desséché. Il ignore cependant que même dégradée,
celle-ci constitue son bien le plus précieux, car il ne peut ressusciter sans elle » (édité par Beya Éditions,
Grez-Doiceau en 2008) ; il préfaça Le Fil de Pénélope, ouvrage de son frère Emmanuel, illustré par Bruno del
Marmol, édité par La Table d’Emeraude en 1996 et réédité par Beya Éditions, Grez-Doiceau en 2009).
En 2006, Raimon Arola publia Croire l’incroyable ou l’ancien et le nouveau dans l’histoire des
religions, qui sur base des textes écrits par les deux frères à propos du Message Retrouvé, retrace
leur rencontre avec Louis Cattiaux (aux mêmes éditions belges).

Raimon Arola - Le symbole renouvelé

C’est donc grâce à un article de René Guénon, que Charles et son frère Emmanuel découvrent cet ouvrage composé
de maximes et d’aphorismes rassemblés, et publié partiellement en 12 chapitres à compte d’auteur en 1946 par
Louis Cattiaux : Le Message Retrouvé ; cette critique élogieuse l’incite ainsi que son frère
Emmanuel à rencontrer l’auteur en mai 1949, un peintre, poète et alchimiste. Leur rencontre n’est pas des plus
faciles avec ce personnage déconcertant, « aux réactions imprévisible, guidées par une logique particulière qui
prenait ses visiteurs au dépourvu, il aimait choquer et même scandaliser, mais toujours avec humour » nous précise
Charles.
Très proche de
Louis Cattiaux pendant les quatre dernières années de la vie de ce dernier, il
eut avec quelques amis proches, d’innombrables échanges épistolaires (jusqu’à plusieurs lettres par jour !).
Ces lettres seront plus tard publiées par Emmanuel dans la revue belge Le Fil d’Ariane sous le titre Florilège
Cattésien.
Après le décès survenu brusquement et trop précocement de l’artiste, et malgré une relation si brève, cette
exceptionnelle amitié l’incita, lui et son frère, à transmettre au plus grand nombre Le Message Retrouvé, ce
manuscrit si universel qui leur avait été légué par ce curieux et si extraordinaire peintre hermétique. Ces
deux jeunes aristocrates n’eurent alors de cesse de faire vivre ce manuscrit empreint de sagesse et de spiritualité.
L’époque du franquisme franchie au milieu des années soixante-dix, Charles d’Hooghvorst s’évertua à vulgariser lors
de ses conférences, et par ses articles, le Grand Art qu’on nomme aussi l’alchimie ; puis, traduisant dans sa langue
d’adoption, l’espagnol, il rendit accessibles aux nouvelles générations les anciens textes hermétiques et publia sous
le pseudonyme de Carlos del Tilo. Plusieurs ouvrages : El Libro de Adán, Cervantes y la Cábala cristiana et un recueil
de poèmes Palabras de Exilio (également en français Paroles d’Exil, aux éditions du Miroir d’Isis, 2021), ont été
édités après son décès.
Dans son article Qui transformera le Lait Virginal en la consistance corporelle du Fils nouveau-né, il nous éclaire
au moyen de citations de Cattiaux, de Philalèthe, et encore de son frère Emmanuel sur cette vapeur subtile qui se
condense au laboratoire en un corps purifié, ce à quoi s’essayent les alchimistes lors des diverses phases dites
des solve et coagula.
Un autre article fut consacré aux oracles À propos de l’oracle de la dive bouteille dans l’ouvrage collectif Oracles
et Prophétie présenté par Hans Van Kasteel.
Acharné au travail, il retranscrira plusieurs manuscrits alchimiques comme Les Cinq Livres de Nicolas Valois, Le
Cosmopolite, la Concordance mytho-physico-cabalo-hermétique, le Bref manuel pour obtenir le rubis céleste - Brevis
manuductio ad rubinum caelestem d’Eyrénée Philalèthe …
Écrivant sans discontinuer jusqu’au terme d’une si riche existence,
Charles d’Hooghvorst créa la revue
espagnole La Puerta en 1978, avec quelques amis passionnés par la tradition. Il a été également un collaborateur assidu
de la revue belge Le Fil d’Ariane.
Telle a été la vie si prolixe de Charles d’Hooghvorst ; sa quête insufflée si généreusement aux nouvelles générations
de cherchants perdure toujours grâce aux nombreux articles, conférences et autres témoignages qu’il nous a légués.
Nous possédons désormais, accompagnés par
Charles d’Hooghvorst et
Louis Cattiaux avec
Le Message Retrouvé, de nombreuses réponses sur la possible compréhension de l’existence de Dieu, et
ensuite à l’aide du Grand Œuvre, cette science divine, la capacité de retrouver
la Parole perdue et de
s’évertuer à retourner, avec sagesse et humilité, et si Dieu le veut, vers l’unité.

Arola Editors, les republiera en castillan sous le titre Florilegio Epistolar, Reflejos de una busqueda alquímica
(Florilège épistolaire, reflets d'une quête alchymique).
Le
Professeur Arola y précise dans sa présentation les liens d’amitié entre les deux frères et
Louis Cattiaux : « Cette relation cache bien davantage qu'il n'y paraît.
On y trouve une histoire insolite et surprenante, comme un miracle survenu au
cœur du XXème siècle. »
Il évoque encore « une amitié à l'instar de celles contées jadis dans les épopées héroïques et
qui furent à l'origine des grands exploits réalisés par les mortels avec l'aide des dieux ».
Source : Collectif